« Biodiversité » ou OMC, il faut choisir
Aujourd’hui, la mise en œuvre de solutions pour endiguer la perte de la biodiversité ne peut sortir du modèle de développement qui, à lui seul, crée la menace. Un fossé important s’est donc creusé entre l’enjeu sociétal que sous-tend le terme biodiversité et les solutions que le citoyen peut directement s’approprier.
À l’heure actuelle, trois phénomènes — dépassant le pouvoir d’action du citoyen — semblent encore faire barrage à la mise en œuvre d’un développement durable, et par voie de conséquences, sont les principaux vecteurs de l’érosion de la biodiversité :
- le modèle économique actuellement en vigueur est non seulement la cause d’une dégradation écologique de la planète, mais provoque également de graves répercussions sociales et culturelles ;
- la croissance quantitative s’oppose à un partage équitable des ressources ; aucun consensus n’existe actuellement sur ce qu’est et doit être le progrès ou le développement.
- la mondialisation, portée par le modèle économique dominant, creuse toujours davantage le fossé des inégalités et fait obstacle à une véritable solidarité internationale.
Cette prise de conscience – si elle était largement diffusée – pourrait montrer l’intérêt de préserver la diversité biologique, non simplement dans une vision utilitariste, mais pour inscrire ce concept dans un véritable choix de société. Il serait alors possible de nous sortir démocratiquement de la crise actuelle.
Les menaces qui pèsent sur la biodiversité étant la résultante de nos modes de développement occidentaux, les solutions dépendent finalement de nos comportements individuels et collectifs et de notre capacité à lutter contre la désinsertion sociale qui pèse lourd sur la démocratie représentative.