Paysage de niaoulis au pied de la Chaîne centrale dans le Nord-Ouest de la Grande-Terre.
par Barsamuphe — Travail personnel. Sous licence CC BY 3.0 via Wikimedia Commons
Outre les forêts tropicales humides, il existe également des forêts tropicales ou subtropicales « sèches ».
Forêts tropophiles des régions tropicales.
Sont dénommées comme « tropicales sèches » les forêts dites tropophiles. Ce terme dérive de « tropophyte » qui qualifie une plante terrestre (ou un ensemble végétal) adaptée à l’alternance bien marquée entre une saison sèche et une autre véritablement humide. Ces zones forestières se situent dans des régions tropicales soumises à un climat intertropical aux saisons alternées fortement marquées. Ces régions se trouvent à une latitude 25° au nord et sud de l’équateur, de part et d’autre de la ceinture végétale formée par les forêts équatoriales.
Malgré tout, les températures restent quasiment constantes toute l’année avec 25 à 30°C. Quant aux précipitations, elles atteignent en moyenne 1000 à 1600 millimètres par an.
Trois niveaux de végétation se distinguent dans cet écosystème :
- les hautes herbes (graminées)
- les buissons épineux et les arbustes
- une futaie (forêt mature) composée d’arbres de 10 à 15 mètres de hauteur
Contrairement aux forêts équatoriales, ces forêts offrent des paysages plus favorables aux activités humaines. La saison humide permet une agriculture intense et une productivité élevée, et la saison sèche fournit des terres au relief idéal pour l’élevage du bétail.
Quelques unes de ces forêts sont particulièrement remarquables :
- les plus riches et variées biologiquement se trouvent au Mexique et en Bolivie
- celles de la côte Pacifique et du nord-ouest de l’Amérique du sud possèdent des espèces animales et végétales uniques du fait de leur isolation géographique
- en Indochine et en Inde, on note la présence de grands mammifères
- Madagascar et la Nouvelle-Calédonie se distinguent par un fort taux d’endémisme dans ces forêts
La faune et la flore des forêts tropicales sèches sont certes moins spectaculaires que celles de leurs « cousines pluviales », mais tout aussi précieuses. La faune y est abondante et variée, mais également migratrice. Car pour survivre à la saison sèche (quand les réserves de nourriture sont maigres), les espèces animales doivent partir vers les régions équatoriales, terres d’accueil où elles attendront le retour des pluies pour « rentrer chez elles ».
La végétation étant moins dense qu’en zone tropicale humide ou équatoriale, l’espace entre les arbres et plus important et permet donc l’accès à des animaux de grande taille. Parmi les espèces les plus connues, on retrouve les tigres, les léopards, les jaguars, les paresseux, les varans de Komodo, les loups à crinière, les rhinocéros de Java…
Certaines plantes ne se trouvent également que dans ces forêts tropicales sèches tels les Gouania (lianes de la famille des Rhamnaceae), les Cycas beddomei et les Baobabs de Madagascar. Beaucoup d’espèces végétales présentes dans ces forêts sont dites « caduques ». Pendant les mois de forte sécheresse, elles vont perdre leurs feuilles, de la même manière que les arbres des forêts tempérées durant l’hiver. Ce stratagème leur permet de limiter la perte en eau (évapotranspiration) essentielle à leur survie. Mais ces végétaux ont su développer d’autres moyens de protection dans cet environnement relativement hostile où les dangers sont nombreux :
- une écorce épaisse pour résister aux feux fréquents dans ces régions
- des feuilles dures et de petite taille contre la dessiccation
- des épines pour dissuader les herbivores
- de longues racines leur permettant d’aller chercher l’eau en profondeur