Une adaptation au vol particulière
Les vautours sont d’excellents planeurs : lorsque l’atmosphère est suffisamment réchauffée, ils profitent des ascendances thermiques pour s’élever dans le ciel et voler pendant des heures sans un seul battement d’ailes ! L’adaptation morphologique des oiseaux planeurs a atteint son plus haut degré avec les vautours. En effet, la grande surface de leurs ailes longues et larges ainsi leurs rémiges écartées comme des doigts à l’extrémité des ailes leur donnent une grande portance, leur permettant de voler lentement et de prendre des virages à faible rayon avec une moindre dépense énergétique.
Le matin, afin de décoller, le vautour se place face au vent puis saute dans le vide d’en haut d’une falaise en accélérant l'élan par quelques battements d'ailes. Puis il étend ses ailes et commence à planer à la recherche d’ascendances thermiques ou dymaniques. Pour monter en altitude à l’intérieur d’une ascendance, l’oiseau utilise le vol en spirale, c’est un vol plané circulaire à l’intérieur de la colonne d’air chaud montante.
Lorsqu’il a atteint suffisamment d’altitude, il quitte cette ascendance pour un vol plané descendant. Cette phase de vol est nommée « vol de transition ». Les vautours peuvent durant ce vol parcourir une dizaine de kilomètres en explorant le sol à la recherche de nourriture avant de reprendre de l’altitude dans une autre ascendance. Lorsqu’il a repéré une carcasse et pour l’atteindre, il quitte l’ascendance en vol plané descendant. Lors des descentes il module alors sa vitesse grâce à la géométrie variable des ailes et à l’abaissement de ses pattes.
Après s’être restauré le vautour doit repartir. Si l’endroit s’y prête il utilse la même technique qu’en début de journée, autrement il a recours au vol battu.
Le vol battu, type vol où les ailes battent de manière constante, est très coûteux en énergie, environ 30 fois plus que le vol plané, aussi les vautours l’utilisent et qu’en cas de décollage, fuite ou si les conditions aérologiques sont mauvaises et le moins souvent possible. Les atterrissages en falaise sont des manœuvres de grande précision. Après avoir pris de la vitesse, le vautour replie ses ailes en forme de « W » puis descend en piqué au-dessous du point d’atterrissage. Puis, pattes en avant, il remonte grâce à son élan et freine vigoureusement par des rétrobattements des ailes avec le corps redressé avant de se poser.
Des lectures pour approfondir :
• Le Bélvède des vautours : « Le vol »
• Michel Mouze : « Le vol à voile chez les oiseaux ». Dossier Futura Sciences, mai 2006.