Le point de départ consiste à « voir autrement » les multiples problèmes (sociaux, économiques et écologiques) et à trouver un fil directeur qui nous permette de remonter à la source du problème.
« Comment replacer la relation homme-nature dans nos cœurs » ?
Si l’on postule que les maux dont souffrent nos sociétés sont la résultante d’un déséquilibre sans cesse croissant entre « développement des activités humaines » et « intégrité du milieu naturel », nous pouvons mieux identifier la crise et probablement mettre en œuvre des politiques plus « efficaces ».
Mais pour cela, nous devons trouver une cause ultime. Nous formulons l’hypothèse que la situation actuelle comporte globalement 3 dimensions qui interagissent entres-elles. Le lien étant alors l’être humain :
La relation des humains vis-à-vis de la biosphère
- qui produit des conséquences écologiques aujourd’hui révélées, pouvant mener jusqu’à la disparition, sinon de la vie, du moins du genre humain ;
La relation des humains vis-à-vis des autres êtres humains
- qui génère un creusement des inégalités et encourage un repli sur soi pour se protéger de la face noire de l’individualisme ;
La relation des humains vis-à-vis de l'organisation de nos Sociétés
- qui provoque une désinsertion sociale dû notamment à une perte de confiance en nos institutions et fait poindre le risque du recul des démocraties au bénéfice de toutes les formes d’extrémismes.
Si l’on suit ce raisonnement, nous pouvons accepter qu’il s’agit effectivement d’une seule et unique cause : celle d’une humanité qui subit une perte de sens généralisée. Cette perte de sens se traduisant par un profond désarroi tellement nos modes de développement et de consommation – qui se mondialisent – vont à l’encontre des besoins « naturels » d’une grande majorité d’individus.
Dans nos démocraties – qui ne peuvent plus faire l’économie de beaucoup de pédagogie – l’éducation a un rôle central à tenir pour sortir des conséquences d’un scénario politique reposant essentiellement sur des décisions « autoritaires ». Le danger qui nous guette serait que la protection de la nature soit la nouvelle idéologie du 21èmesiècle, au même titre que la lutte du bien contre le mal dans un autre registre ; Car « ne plus regarder ailleurs », « ne plus nier nos responsabilités », « ne plus laisser béante la plaie du mal-développement », « ne plus rester indifférents », c’est le moyen de retrouver de notre pouvoir d’action individuelle et redonner ainsi du sens à nos sociétés.
C’est aussi et surtout une extraordinaire opportunité à saisir pour nous éclairer sur des questions fondamentales et progresser sur notre conception de ce qu’est un être humain. Replacer l’individu au centre du concept de développement durable permet aussi de faire progresser nos chers systèmes démocratiques. Pour y parvenir, la coopération entre les individus est le (seul) moyen de relever ce défi planétaire en associant les citoyens. Et cela n’a rien d’une utopie, puisque cela existe déjà et est reproductible !