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6 - Dissensus ou consensus ?

A propos

6 - Dissensus ou consensus ?

Ecrit par Aye-Aye environ... dans Bio-Scène le 12 oct 2003

Aujourd’hui, le débat sur la diversité du vivant n’est donc plus exclusivement scientifique ou politique et s’ouvre aux autres sphères de la société…

…Pour le meilleur et pour le pire
 

  • Face à cette problématique, le grand public est confronté à un problème d’échelle. Dans son environnement proche, celui-ci relie, de façon intuitive, la notion de biodiversité à une recherche d’un cadre de vie de qualité. Sous la pression médiatique, tout ce qui concerne la diversité du vivant est projeté dans un environnement lointain et se réduit trop souvent à une valeur patrimoniale autour d’une ou plusieurs « espèces-phare emblématiques » (baleines, panda, ours, etc.). Ce qui a pour conséquence de mettre en avant la dimension exotique de la biodiversité, en jouant sur la fascination.
  • Historiquement confrontés à un mode de développement non durable et soucieux de faire entendre leurs messages en faveur de la protection de la biodiversité, les écologues et les environnementalistes ont été paradoxalement les premiers à faire valoir des arguments économiques en posant la nature comme une valeur patrimoniale.
  • Or, en plaçant les ressources biologiques dans le contexte économique, notamment autour de la question de leur appropriation (biotechnologies, brevetage du vivant, etc.), le vivant est devenu objet de spéculations. Cette valeur patrimoniale, initialement posée pour des questions éthiques, a glissé sur le secteur marchand, source de nouveaux conflits d’intérêts.
  • Devant ces pressions multiples, ce concept devient naturellement un enjeu majeur pour les politiques, qui se doivent de satisfaire à des revendications trop souvent contradictoires.

Il reste qu’une vision moins « théologique » [dogmatique] de la biodiversité n’a pas encore été produite, loin s’en faut. À l’heure actuelle, on ne voit pas d’issue à ces difficultés liées à des points de vue radicalement opposés.

Si le concept de biodiversité n’a pas fini d’évoluer, force est de constater que sa valeur scientifique s’est trouvée quelque peu marginalisée ; les états ayant perdu le contrôle des discussions, ce sont actuellement les ONG conservationistes qui semblent être en mesure de mener le jeu. Les industriels, eux, ouvrent de nouveaux marchés, tandis que le citoyen subit les conséquences sociales et environnementales de la mondialisation.

Démarche non mercantile de valorisation de la biodiversité à travers la diffusion des connaissances, la diversité des points de vue et l'usage coopératif du multimédia.