Les forêts à feuilles caduques, dites forêts caducifoliées, constituent la formation végétale dominante dans de nombreuses parties de l’Europe, dans l’est des Etats-Unis, ainsi qu’en Asie orientale.
Les principales essences constituant ces forêts sont les arbres à feuilles caduques, feuilles qui tombent à la fin de l’automne. Citons par exemple le chêne pubescent (Quercus pubescens), le chêne pédonculé (Quercus robur), l’érable champêtre (Acer campestre), le hêtre (Fagus sylvatica), le charme (Carpinus sp)… Outres ces arbres, on retrouve dans ce type de forêt de nombreux arbustes, plantes herbacées, bulbeuses ou tubéreuses, ainsi que des fougères, mousses et champignons. De ce fait, on distingue quatre strates :
- • La strate arborée : arbres adultes
- • La strate arbustive : arbrisseaux, arbustes
- • La strate herbacée : fleurs, fougères, hautes herbes
- • La strate muscinale (ou litière) : mousses, champignons
Les forêts caducifoliées se développent dans des régions soumises à un rythme saisonnier, qui alterne période favorable (lumière+eau+chaleur) et période défavorable (diminution de ces 3 facteurs essentiels). Les plantes se sont alors adaptées à ce rythme.
La perte des feuilles n’est pas un phénomène passif, bien au contraire. Avant que les feuilles ne tombent, l’arbre récupère toutes les substances nutritives contenues dans ces dernières, les accumulant dans son tronc et ses branches. Ces éléments nutritifs possèdent des pigments colorés, le plus connu étant la chlorophylle (pigment vert). Les autres présentent des teintes rouges et jaunes. C’est la raison pour laquelle les arbres se parent de couleurs chatoyantes au moment de l’automne. Cet habit d’hiver est une réaction à l’arrivée de la saison froide.
Par ailleurs, cette chute de feuilles représente un remarquable apport de matière organique dans le sol. L’enrichissement du sol se fait grâce à la décomposition et à la transformation de ces feuilles en humus. Processus rendu possible par la présence de champignons et d’invertébrés. Plusieurs couches composent alors ces forêts caducifoliées (aussi nommées forêts décidues). C’est pourquoi, comparée aux forêts tropicales, les forêts d’arbres caducs ont une végétation plus riche grâce à un sol très structuré et fertile.
Elles représentent également un des principaux puits de carbone naturels de notre planète. On nomme « puits » tout réservoir naturel qui absorbe le carbone et contribue à diminuer la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Grâce à la photosynthèse (transformation de l’énergie solaire en matière organique), les arbres vont prélever le carbone atmosphérique, en stocker une partie et, au terme de cette photosynthèse, rejeter de l’oxygène. Les essences à croissance lente, tel le chêne, vont participer activement à ce phénomène, accumulant plus de carbone que les essences à croissance rapide. Les forêts tempérées décidues jouent un rôle de « puits » plus important que les forêts tropicales. Elles séquestrent également cet élément chimique via leur sol, leur biomasse et leur nécromasse.