Un rôle d'équarisseurs de première importance
La fonction écologique de ces « oiseaux de proie » un peu particuliers est fondamentale. C’est certainement au fil de l’évolution – probablement pour faire face à la concurrence avec d’autres rapaces de haut vol, particulièrement bien adaptés – qu’ils ont dû abandonner leur place de prédateurs pour se spécialiser dans un autre rôle à priori moins noble : celui de véritables « éboueurs de la nature ».
Leur rôle sanitaire est cependant capital : par leur régime alimentaire ils débarrassent en effet les milieux des risques infectieux, virus ou bactéries, liés à la décomposition des charognes et sont à juste titre considérés comme des « culs-de-sac épidémiologiques ». Ils sont, en effet, de précieux agents du recyclage de la matière en consommant des carcasses animales qui autrement se dégraderaient lentement et risqueraient de contribuer à la propagation de maladies infectieuses.
Et, sauf l’image négative qu’ils ont acquise au fil des mutations socio-économiques des pays « développés », ils se sont donc toujours révélés indispensables au bon fonctionnement d’un écosystème et des auxiliaires précieux à de nombreuses sociétés humaines.
Aujourd’hui, en France, les programmes de réintroduction des vautours ont des impacts positifs. Leur rôle d’équarisseurs est de mieux en mieux apprécié dans le milieu agricole. Leur image est aussi utilisée pour le développement touristique des territoires. Ainsi, au travers de leur fonction d’équarrissage naturel, un trait d’union s’est créé entre le pastoralisme, les naturalistes et la protection de la biodiversité, et des projets d’écotourisme durable.
Des lectures pour approfondir :
• François Sarrazin, Sophie Bobbé, Houssein Boumellassa, Thierry Buronfosse, Agnès Gault : « Conservation et services écologiques : le rôle des rapaces nécrophages dans la gestion de l’équarrissage ». Colloque « Le réveil du Dodo » organisé dans le cadre des Journées francophones des Sciences de la Conservation de la Biodiversité, Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, 7- 9 mars 2006, Poster 60.
• LPO PACA : « Pastoralisme et vautours : une association écologique et ancestrale ». Faune & Nature, n° 45, avril 2007.