
Statut - Web-Série de "Chroniques des Vivants" en préparation.
Météo 8,6°C au lever du jour - 56% d'humidité - Ciel couvert de nuages d'altitude - Vent nul
Premières découvertes des lieux
Pour ce premier jours sur place et avant de me précipiter vers le "meilleur spot" pour tenter d'observer le Lynx, je préfère prendre tout mon temps et commencer une petite balade matinale. Cela me permet de doucement prendre mes repères et faire mes premières observations des représentants qui peuplent cette zone. La première chose marquante, c'est de remarquer que nous sommes en plein mois de Janvier et un comité d’accueil matinal est lui aussi au rendez-vous pour ce premier jour d’exploration : il s’agit de la Huppe fasciée - (Upupa epops). Présence qui m'apparait – en premier à priori – relativement étonnante pour une espèce normalement migratrice. Mais, je me raisonne immédiatement par rapport à mes habitudes franco-françaises, car je suis en Espagne et j'ai moi-même choisi comme expérience d'aller hiverner dans le sud de la Péninsule pour y trouver un hivers plus clément.
Je me rend ainsi parfaitement compte que ce qui est valable pour ma petite personne, doit l'être pour l'ensemble des autres espèces… C'est pour moi le moyen de prendre la mesure, s'il fallait, de l’adaptation des comportements innés des oiseaux – du moins pour certains individus – qui trouvent bien plus économique de rester dans le sud de l’Espagne plutôt que de prendre un billet pour l’Afrique sub-saharienne, avec tous les risques que comportent de tels voyages. Même si l'exception n'est pas la règle, du moins la confirme-t-elle par cette observation in situ.
Progressant le long de la piste, je découvre quelques informations propres aux lieux sur des panneaux pédagogiques, dont l'explication sur la présence de ces drôles de cuvettes en pierre qui sont bizarement alignées dans plusieurs grand espace de prairie herbeuses. Il s'agit tout bêtement de mangeoires qui ont été creusées à la force humaine dans le granit, matériaux qui semble ne pas manquer dans le secteur et tout à la disposition des habitants pour faconner des matériaux on ne peut plus durables (au sens propre et au sens figuré du terme). L'obsolescence programmée ne semble pas faire partie de la culture locale, dirait-on…
Autre fait un peu interpelant de bon matin, c’est le défilé (toute mesure gardée) de véhicules qui circulent sur une piste que je pensais globalement "isolée du monde"… Et puis je prend conscience assez rapidement que la raison est toute simple et que d’une façon ou d’une autre, je fais aussi partie de ces nombreuses personnes qui ont été attirées comme une limaille de fer sur un aimant : le Lynx ibérique - (Lynx pardinus) est censé habiter ces paysages chaotiques et vallonés, et c'est donc plutôt un bon indicateur sur les chances de l'observer si d'autres personnes que moi ont également fait le déplacement…
Par contre, prise de conscience opposée : je commence à sérieusement me demander comment il parait ne serait-ce qu'envisageable d'imaginer repérer un félin aussi discret que le Lynx, dans ce décor où chaque recoin peut être pour lui une option parfaite, lui permettant de se soustraire à la vue de tous les voyeurs que nous sommes ! Mais finalement, peu importe, je suis là et je ressens déjà un grand plaisir de me retrouver dans ce lieu où règne une ambiance marquante, alimentée par la présence de paysages exceptionnels.
Le fait est que je suis venu ici avec l'idée volontairement pré-conçue d’un animal quasi impossible à voir, à l’instar de son proche cousin le Lynx boréal - (Lynx lynx). Mais je suis absolument serein : car ne pensant pas être capable de le rencontrer, je n’ai finalement rien à perdre ! Et donc, par voie de conséquence, j'ai tout à gagner à profiter des autres richesses qui, assurément, ne vont pas manquer de s’offrir beaucoup plus facilement à mon regard… J’en suis du moins convaincu. Et ainsi, porté par ce flot de pensées, je rejoins tout tranquillement la zone de spot qui est déjà occupée par un certain nombre d’observateurs. Les rencontres avec les habitants ailés des lieux commencent à se faire au fil des minutes et des heures qui égrainent, et rendent le temps passé particulièrement agréable car il laisse toujours de nombreux espaces méditatif en plus de la prise d'images.
Finalement, au cours de cette première journée de spot, de nombreuses captations s’offrent à moi, avec déjà une très belle diversité d'espèces. Et, fait particulièrement marquant depuis que je fréquente l’Espagne : les distances de fuites des animaux sont sans comparaison avec les animaux croisés en France, qui restent particulièrement farouches face à la présence humaine. Ce qui n'est pas vraiment le cas ici. Les oiseaux sont en effet beaucoup moins craintifs et acceptent une certaine proximité (toute relative, nous sommes d’accord !) qui fait réellement plaisir à vivre. Hypothèse culturelle dans notre rapport avec la nature en France par rapport à l’Espagne ? Je ne m'explique pas encore forcément bien la chose, mais le temps qui passe me laisse le loisir de creuser des scénarios et de les évaluer par la pensée pour pouvoir m'en faire une iddée un peu plus précise au fil de mes divaguations intellectuelles.
Plus concrètement, mon premier coup de coeur va directement à la Pie-bleue ibérique - (Cyanopica cooki), dont les attitudes sont toujours passionnantes à observer, fonctionnant en groupes familiaux et n’hésitant pas à houspiller des espèces beaucoup plus imposantes qu’elles. Mais "le nombre faisant la force" me semble bien être leur devise !
La seconde rencontre de marque, qui, jusqu’à maintenant m’avait laissée un peu sur ma faim du côté de Tarifa, se trouve dans le Pic de Sharpe - (Picus sharpei). C'est en fait le représentant ibérique de notre bien connu Pic vert - (Picus viridis). Il est ainsi passé au statut d’espèce, et devient donc un endémique de la Péninsule. Il est d’évidence particulièrement facile à voir ici, et n’hésite pas à venir se nourrir au sol ou à se montrer bien à la vue, comme ici posé à la verticale sur un poteau télégraphique (poteaux qui, au passage, souffrent des coups de becs répétés de cet inlassable bâtisseur de cavités et peuvent finir par tomber devant tant de persévérance…).
Estado - Serie web de "Crónicas de los vivos" en preparación.
Clima 8.6°C al amanecer - 56% de humedad - Cielo cubierto de nubes de gran altitud - Sin viento
Primeros descubrimientos de los lugares
Para este primer día en el sitio y antes de correr al “mejor lugar” para intentar observar al lince, prefiero tomarme mi tiempo y comenzar una pequeña caminata matutina. Esto me permite orientarme poco a poco y hacer mis primeras observaciones de los representantes que pueblan esta zona. Lo primero que llama la atención es que estamos a mediados de enero y un comité de bienvenida matutino también está allí para este primer día de exploración: es la Abubilla - (Upupa epops). Una presencia que me parece –a primera vista– relativamente sorprendente para una especie normalmente migratoria. Pero, inmediatamente razono conmigo mismo en relación a mis hábitos franco-franceses, porque estoy en España y yo mismo he elegido como experiencia ir a invernar al sur de la Península para encontrar allí un invierno más clemente.
Soy pues perfectamente consciente de que lo que es válido para mí debe ser válido para todas las demás especies... Es para mí el medio de tomar la medida, si es necesario, de la adaptación del comportamiento innato de las aves -al menos de ciertos individuos- a quienes les resulta mucho más económico quedarse en el sur de España que coger un billete para el África subsahariana, con todos los riesgos que tales viajes conllevan. Aunque la excepción no es la regla, al menos lo confirma esta observación in situ.
Avanzando por el recorrido, descubro en paneles didácticos información específica del lugar, incluida la explicación de la presencia de estas extrañas pilas de piedra curiosamente alineadas en varias grandes zonas de praderas cubiertas de hierba. Se trata simplemente de comederos que fueron excavados en el granito por la fuerza humana, un material que no parece escasear en la zona y que los lugareños tienen a su disposición para fabricar los materiales más duraderos (tanto en el sentido literal como figurado del término). La obsolescencia programada no parece ser parte de la cultura local, se podría decir...
Otro hecho bastante llamativo a primera hora de la mañana es el desfile (a fin de cuentas) de vehículos circulando por una vía que, en general, me parecía "aislada del mundo"... Y entonces me di cuenta rápidamente de que la razón es bastante simple y que, de una forma u otra, yo también soy una de las muchas personas que se han sentido atraídas como limaduras de hierro por un imán: se supone que el lince ibérico (Lynx pardinus) habita estos paisajes caóticos y montañosos, y por lo tanto, es un buen indicador de las posibilidades de observarlo si otras personas además de mí han hecho el viaje.
Por otro lado, la constatación contraria: empiezo a preguntarme seriamente cómo sería siquiera posible imaginar avistar un felino tan discreto como el Lince, en este entorno en el que cada rincón puede ser una opción perfecta para él, permitiéndole escapar de la vista de todos los mirones que somos. Pero al final no importa, estoy aquí y ya siento un gran placer de encontrarme en este lugar donde reina una atmósfera impactante, alimentada por la presencia de paisajes excepcionales.
El hecho es que vine aquí con la idea preconcebida intencionada de un animal que es casi imposible de ver, como su primo cercano el lince euroasiático (Lynx lynx). Pero estoy completamente tranquila: como no creo poder conocerlo, en el fondo no tengo nada que perder. Así que, en consecuencia, tengo todo que ganar si aprovecho las otras riquezas que, seguramente, no dejarán de ofrecerse mucho más fácilmente a mi mirada... Al menos, de ello estoy convencido. Y así, llevado por este flujo de pensamientos, me incorporo tranquilamente al espacio que ya está ocupado por un cierto número de observadores.Los encuentros con los habitantes alados del lugar comienzan a sucederse a medida que pasan los minutos y las horas, y hacen que el tiempo transcurrido sea particularmente placentero porque siempre deja mucho espacio para la meditación además de tomar fotografías.
Finalmente, durante este primer día de avistamiento, se me ofrecen muchas capturas, con una diversidad de especies ya muy bella. Y un hecho especialmente llamativo desde que visito España: las distancias que recorren los animales son incomparables con los animales que encontramos en Francia, que se mantienen particularmente feroces ante la presencia humana.Lo cual no es realmente el caso aquí.De hecho, los pájaros son mucho menos temerosos y aceptan una cierta proximidad (relativa, ¡estamos de acuerdo!) que es realmente un placer experimentar. ¿Hipótesis cultural en nuestra relación con la naturaleza en Francia en comparación con España? Todavía no tengo necesariamente una buena comprensión de esto, pero el paso del tiempo me da el ocio para explorar escenarios y evaluarlos en mi mente para poder formarme una idea más precisa de ellos mientras deambulo intelectualmente.
Más concretamente, mi primera favorita es la urraca ibérica (Cyanopica cooki), cuyo comportamiento es siempre fascinante de observar, funcionando en grupos familiares y no dudando en intimidar a especies mucho más grandes. ¡Pero "la fuerza está en los números" parece ser su lema!
El segundo encuentro destacable, que hasta ahora me había dejado un poco hambriento en Tarifa, es en el Pito real - (Picus sharpei). Se trata de hecho del representante ibérico de nuestro conocido Pito euroasiático (Picus viridis).Se ha convertido así en especie, y por tanto en endémica de la Península. Es evidentemente especialmente fácil de ver aquí, y no duda en venir a alimentarse en el suelo o en mostrarse claramente, como aquí posado verticalmente sobre un poste de telégrafo (postes que, por cierto, sufren los picotazos repetidos de este incansable constructor de cavidades y pueden acabar cayendo ante tanta perseverancia...).