Pour ainsi dire, tout le monde…
- Certains pour subsister (une très faible minorité représentée par les populations tribales qui vivent essentiellement aux bords des fleuves) : les Boni, Djuka, Wayana, Oyampi…
- D’autres, par habitude ou pour des raisons mercantiles. La chasse commerciale alimente en effet en espèces protégées ou réglementées encore bon nombre de restaurants, même si cela est moins visible qu’auparavant. Cette chasse sert également à l’export pour les animaleries (aras, singes, tortues) ou de matière première pour l’artisanat local (mygales et papillons sous verre, divers objets à base de peaux, de carapaces…) ;
- Les Métropolitains qui pratiquent la pêche et la chasse « sportive ».
Bref, cette habitude de chasse s’inscrit davantage dans le cadre d’habitudes culturelles, traditionnelles ou commerciales qu’elle ne correspond à un réel besoin. C’est néanmoins une pratique qui reste profondément ancrée, encore dans de nombreuses couches de la population Guyanaise.
Cependant, en 15 ans, cette pratique a subie de très profondes transformations, dues en particulier à la modernisation du matériel (armes très efficaces, en comparaison des méthodes traditionnelles, moteurs hors-bord permettant des déplacements très rapides, réfrégirateurs assurant la conservation du gibiers, donc une augmentation des rendements, etc.).
Ceci pose de très nombreux problèmes, notamment en terme de pression sur la faune qui y est très sensible et se trouve, pour sa part, largement menacée. Les déséquilibres occasionnés par ces nouvelles méthodes ont en effet de graves conséquences sur l’ensemble des écosystèmes. A cela s’ajoutait encore récemment une législation qui, quand elle existait n’était quasiment pas respectée par les Guyanais et restait difficile à faire appliquée, même par des personnes pourtant motivées. Provocation ou bien tout bêtement parce que les populations locales persistent à croire que les ressources de la forêt vierge restent inépuisables ?
Toujours est-il que – même si depuis la rédaction de ce dossier publié en 1995, la situation s’est quelque peu amélioré au plan de la législation – le problème de la porosité des frontières, fait que les clandestins qui chassent sans aucun discernement tout ce qu’ils peuvent trouver en forêt n’améliore guère la situation globale. •