Dès l’abolition de l’esclavage (en 1848), l’économie agricole fut ruinée. Il s’ensuivit une période de recolonisation, mise en place par le gouvernement français.
En 1852, afin de remplacer la main d’œuvre à bon marché que représentaient jusque là les esclaves noirs, six cent trente forçats furent envoyés. Il en viendra au total près de soixante-dix mille. Mais, mal encadrés, ces nouveaux arrivants n’apporteront rien de bon au pays et contribueront à lui donner une bien triste renommée.
C’est en 1855 que les premiers filons d’or furent découverts et ce fut le rush. Les dernières plantations épargnées ont périclitées car désertées, tandis que la fièvre de l’or s’emparait de la Guyane. Les chercheurs d’or s’éparpilleront partout dans les immenses forêts à la recherche de gains « faciles ».
A l’heure actuelle, l’orpaillage pose toujours de nombreux problèmes écologiques. Officiellement, ce sont seulement 65 orpailleurs qui travaillent en Guyane française (1995). Leur technique est artisanale et consiste à amalgamer l’or à du mercure, afin de piéger le minerai en vue de sa récupération. Mais le mercure doit à son tour être séparé par chauffage pour ne conserver que l’or convoité. Ce qui provoque des rejets dans l’atmosphère, mais surtout dans les cours d’eau.
Celui-ci se décompose en effet alors en diméthyl-mercure, produit extrêmement polluant et particulièrement dangereux pour tous les maillons de la chaine alimentaire, remontant jusqu’à l’homme. Dans le seul département de la Guyane française, les estimations officielles font état de 300 tonnes de rejets cumulés de mercure dans l’environnement (toujours 1995), depuis le début de cette activité à la fin du XIXème siècle.
La production d’or déclarée est de l’ordre de 3 tonnes par an mais la production réelle est beaucoup plus élevée du fait du nombre très important de chercheurs d’or clandestins. Les principaux responsables de cette pollution étant essentiellement à imputer aux petits orpailleurs. Les industriels utilisant des procédés autres que le mercure (pompages systématiques des limons, avec la destruction due au remaniement des milieux que cela suppose !).
Une étude initiée par EDF dans le cadre du barrage de Petit-Saut a démontré que plus d’un poisson carnivore sur dix dépassait la valeur réglementaire européenne de charge en mercure. D’autres études sont en cours dans le but de mieux évaluer les risques sanitaires liés à ce problème. •