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Les villas de Dinard, Ville d’Art et d’Histoire, joyaux de la Côte d’Emeraude

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Au début du XIXème siècle, Dinard est un petit village de pêcheurs proche de la commune voisine de Saint-Enogat. Dinard prit son aspect de station balnéaire à partir du milieu du XIXème siècle avec l'arrivée des familles anglaises et des premiers «adeptes » des bains de mer. Vers les années 1870, la promotion immobilière de la station est à son apogée avec l'action du Comte Rochaïd Dahdah qui sera le véritable promoteur de la station. Les villas, les hôtels, les casinos et les équipements touristiques se multiplient et changent rapidement l'aspect de la Ville. Vers 1889, Dinard était devenue le rendez-vous de la haute société nationale et internationale. Elle était alors considérée comme la « Première Station Balnéaire de France » et accueillait la Société Aristocratique de l'Epoque, les grandes familles de la Noblesse, et les personnalités des Familles royales européennes, du monde de l'industrie, du négoce, de la politique, des Lettres et des Arts. De son apogée, Dinard conserve aujourd'hui un patrimoine balnéaire exceptionnel constitué par ces superbes villas qui jalonnent le littoral. De style éclectique, ces villas majestueuses et fantaisistes multiplient les références architecturales. Elles sont aujourd'hui protégées par une Zone de protection du patrimoine Architectural, Urbain et Paysager.

Le lotissement de la Malouine

Edmé d'Audiffret-Pasquier vend en 1879 le parc de son château dit la Malouine à Auguste Poussineau qui, dès les années 1880, assure la promotion et l'aménagement du site. Un lotissement de luxe est dès lors envisagé : Auguste Poussineau fait appel à Alexandre Angier, architecte à Saint-Brieuc, qui réalise plusieurs villas dont Belle Assise, Roche-Plate, Roche-Brune et Bel-Esbat. Certains lots sont vendus non bâtis, comme c'est le cas pour les villas Vélox et Ker Annick construites pour la famille de Boucheporn, vraisemblablement par un autre architecte. Quant à la villa Bambino, elle a été édifiée par l'architecte Bénard.

Le lotissement des Villas de la mer

Le lotissement des Villas de la mer a donné son nom à tout un secteur du quartier de Saint-Enogat qui s'étend de la partie orientale de la plage de Saint-Enogat à la plage du Port-Riou. Le lotissement initial, aujourd'hui détruit, était moins étendu. Il avait été créé à partir de 1875 par l'éditeur de Victor Hugo, Albert Lacroix. Il était composé du Grand Hôtel de la Mer, de villas accolées louées à la journée, à la semaine ou au mois, de maisons individuelles formant 3 corps de bâtiments et d'un établissement de bains. Les villas les Genêts, Bellevue, le Parc et les Tourelles formaient le premier corps de bâtiment au nord-ouest de la parcelle. Le deuxième corps de bâtiment était composé des villas Maisonnette, Shakespeare, Byron et Cézembre et le troisième corps au nord-est de la parcelle des villas le Bosquet et Harbour. Les maisons individuelles placées en bordure de la plage de Saint-Enogat, dites les Pavillons, se nommaient le Phare, la Corniche et le Nid. L'établissement de bains-villa des Bains et pavillon des Bains-était placé également en bordure de la plage avec locations de cabines de bains. L'ensemble du terrain dit les Grandes Mielles avait été acheté par Albert Lacroix le 23 septembre 1875. Ce dernier a vraisemblablement fait travailler l'architecte Liège de Saint-Servan comme l'atteste un document du 26 mai 1876 où l'architecte demande à construire pour le compte d'Albert Lacroix une maison d'habitation avec dépendances auprès du cimetière de Saint-Enogat. Un deuxième lot de terrains limitrophes du 1er lotissement avait été acheté le 28 décembre 1877 à M. Joseph Auguste Parmentier par un groupe d'amis d'Albert Lacroix.

La villa la Garde

La villa la Garde, implantée sur un site de promontoire, face à la ville historique de Saint-Malo, fait partie des réalisations architecturales marquantes de la Côte d´Emeraude. Elle est commandée en 1897 pour Jacques Hennessy, célèbre négociant de Cognac d'origine irlandaise. La personnalité forte de ce commanditaire influe sur le projet de l´architecte briochin, Alexandre Angier. Cette grande villa est vraisemblablement une interprétation nostalgique d´un château anglais, tel que Wakehurst Hall de 1560 et qui a déjà fait l´objet, en 1882, d´une réplique dans la baie de Newport. Ainsi, cette grande demeure qui n´est autre qu´un château des bords de mer s´inscrit dans la mouvance du « gothic revival ». Protégé par des murs crénelés, ce château de villégiature est fascinant par sa grande dimension et son aspect extérieur ostentatoire mais également par son plan éclaté qui est articulé autour d'un vaste hall central pouvant servir de salle de bal. Cet espace mixte de prestige, salle de distribution, mais aussi salle de bal ou de concert est très prisé par la haute société de cette époque. Tout ici est savamment orchestré et emblématique de la fonction sociale de son riche propriétaire. Des pièces particulières de détente y sont aménagées comme la salle de billard ou la bibliothèque mais aussi des dispositions fonctionnelles indépendantes et utiles, aux membres de la famille, aux invités et aux gens de maison. L´aile sud est ici conçue uniquement à l´usage de la domesticité.

La villa Greystones

En 1938, après nombre de commandes publiques, Michel Roux-Spitz conçoit à Dinard sa propre villa. Il l´habitera jusqu´à sa mort en 1957. L´unicité de cette œuvre exceptionnelle pose encore question dans sa brillante carrière, tant elle se distingue de ses réalisations précédentes. Il abandonne ici les surfaces blanches et lisses employées dans ses immeubles parisiens, pour une construction en moellons équarris de granite et pierre reconstituée, mieux intégrée au site. Le maintien de l´appellation Greystones, qui provient de l´ancienne villa élevée à cet emplacement, y fait indéniablement référence. De cette ancienne construction, il gardera d´autres éléments, enceinte et gloriette du bassin de Neptune, pour la composition de son jardin. Testament architectural de l´auteur, cette belle demeure est à la fois un havre de paix tourné vers l´intérieur et une citadelle face à la mer. Le porte-à-faux du grand salon fait figure de proue et renvoie à l´architecture navale, aux voyages au long cours. Elle marque également un retour vers un nouveau clacissisme architectural, un besoin d´ordre, nourri de références savantes. La maison et le jardin forment un tout. Les escarpements de la parcelle, loin d´être un désavantage en deviennent un attrait essentiel. Il en utilise les moindres reliefs et souligne les pentes par des emmarchements de manière à donner une logique et une fonction à ce qui n´était qu´un simple accident. Le parterre dessiné comme un jardin à la française en conjugue tous les éléments, le minéral, le végétal et l´eau. Cette recherche de composition idéale est adjointe d´un décor, allégorie de la mer, sculpté par Alfred Jeanniot qui expose à l´exposition internationale de Paris en 1937.

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