Ode-Emeraude

A  l’échelle de la Région Bretagne, le territoire Rance-Côte d’Emeraude représente un des territoires floristiquement les plus riches des côtes de la Manche. Son littoral ressort comme particulièrement diversifié avec la présence de nombreuses plantes inféodées (dunes, falaises et prés salés).  Sont également bien représentées les plantes des zones humides oligotrophes (bords d’étangs et tourbières).

L’intérêt patrimonial a été évalué suivant le cadre méthodologique employé par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Bretagne et le GIP Bretagne environnement, lors de la construction d’une stratégie régionale de préservation du patrimoine naturel pour la Bretagne. Ce cadre méthodologique permet de classer les espèces selon les enjeux de conservation qu’elles représentent et selon un intérêt en distinguant des taxons d’intérêt national, régional et local. Les 66 communes du territoire abritent ainsi :

- 3 plantes représentant un enjeu de conservation supra-régional : le coléanthe subtile, graminée annuelle de très petite taille qui se développe dans la zone de marnage des plans d’eau, espèce protégée au titre de la directive européenne Habitats et au titre des espèces protégées au niveau national en France, inscrite au Livre rouge de la flore menacée de France et figurant à l’annexe 4 (« vulnérable ») de la liste des espèces rares et en régression en Bretagne; la silène dioïque des Shetland, plante vivace que l’on rencontre à l’intérieur des terres, dans les bois frais et le long des haies, inscrite au Livre rouge de la flore menacée de France, et figurant à l’annexe 6 (« liste complémentaire », c’est-à-dire espèces rares et en régression nécessitant des études taxonomiques) de la liste des espèces rares et en régression en Bretagne ; et le chou marin, plante vivace vigoureuse avec des feuilles glauques et une souche épaisse et charnue qui se développe au niveau des laisses de mer dans les levées de galets et  les sables grossiers, espèce protégée au niveau national en France.

- 4 plantes d’intérêt national : l’arroche à long pédicelle, espèce annuelle des hauts de plage, plante glabre ou peu farineuse dont la tige striée est souvent couchée à la base, espèce protégée au niveau national en France, inscrite au Livre rouge de la flore menacée en France, figurant à l’annexe 4  (« vulnérable ») de la liste des espèces rares et en régression en Bretagne ; le statice à feuilles ovales, plante vivace, glabre, à souche courte, qui se développe majoritairement sur des rochers maritimes, espèce protégée au niveau régional en Bretagne, inscrite au Livre rouge de la flore menacée en France, figurant à l’annexe 3 (« en danger ») de la liste des espèces rares et en régression en Bretagne ; la coléanthe subtile et la silène dioïque des Shetland. 

- 67 plantes d’intérêt régional, rares et menacées à l’échelle de la Bretagne, classées dans la liste des plantes rares et en régression en Bretagne dans les catégories « en danger critique », « en danger » et « vulnérable ».

- 76 plantes d’intérêt local, rares et menacées à l’échelle des départements des Côtes d’Armor et/ou d’Ille-et-Vilaine, classées dans la liste des plantes rares et en régression en Bretagne dans les catégories « en danger critique », « en danger », et « vulnérable ».

La présence de plusieurs autres espèces végétales intéressantes est à  noter. Il s’agit notamment d’espèces protégées jugées ni particulièrement rares, ni menacées en Bretagne, ainsi que de plantes jugées « quasi-menacées » à l’échelle de la Bretagne et/ou d’un des deux départements des Côtes d’Armor et d’Ille-et-Vilaine.